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  • Photo du rédacteurLa Bourdelle

Cours de (non)Préparation


Namasté,


Aujourd’hui je souhaiterais parler (enfin parler, écrire, soyons précis) d’un sujet qui me tient à cœur : les cours de préparation à l’accouchement. Pour continuer dans la précision : ces pu# !!! de chiottes de cours de préparation à rien du tout bordel. Vous l’aurez compris, j’ai énormément apprécié ces moments de connaissance, de partage et de fusion avec (l’alien qui squatte son utérus) le bébé d’amour.

Commençons par le commencement, je n’ai pas du tout aimé être enceinte. A celles qui comme moi détestent cet état et qui se sentent coupables, à celles qui comme moi s’en prennent plein la tronche parce qu’elles ne respectent pas les canons de la maternité, mesdames je vous le dis, VOUS N’ETES PAS SEULES et surtout vous n’êtes PAS anormales !



Amies du babychou, de la layette à cœurs et des chatons, asseyez-vous avant de lire les prochaines lignes :


- NON je n’ai jamais rêvé d’une famille nombreuse, de bébés qui rampent de partout, je n’avais jamais changé une couche ni donné un biberon.


- NON je n’ai pas aimé sentir mon bébé bouger.


- OUI je savais qu’il y avait un bébé mais NON je ne ressentais rien de particulier. En le voyant non plus, je lui ai dit bonjour et j’ai juste eu peur de ne pas savoir m’occuper de lui correctement. L’instinct maternel, mon trognon ! Il m’a fallu une dizaine de jours pour m’occuper de mon bébé sereinement. Je ne suis pas pour autant une mère pire que les autres, la différence est à mon sens que je n’ai pas peur de ne pas correspondre au diktat de la maternité, voilà. Chaque mère est différente, la différence n’engendre pas forcément de notion de classification. Et vous savez quoi les mères parfaites-babychou-je donne le sein-je fais mes purées-je tricote-je mets mon écho en photo de profil : j’aime mon fils, incroyable !


- OUI j’avais l’impression d’être handicapée lorsque j’étais enceinte et que cet état était une maladie (surtout quand on vomit plus de 6 mois chaque jour, à raison de toutes les 2h au début)


- Et pour finir, la farandole qui va donner des palpitations : je n’ai pas allaité, je n’ai ni cousu ni tricoté quoique ce soir, je donne des petits pots, mon bébé n’a pas de tétine et…… roulement de tambour….. j’ai réveillé mon bébé pour le nourrir à heure fixe ! Tadaaaaaa !



VOUS VOULEZ VOIR UN PSY ?




Le décor étant planté, vous pouvez m’imaginer (oui oui), dans ma robe bleu nuit, enceinte de 7 mois, prendre rendez-vous auprès de la sage-femme pour les cours de préparation.


1er rendez-vous : un petit point sur la situation et la mise en place du planing des rendez-vous. Le sourire crispé de la sage-femme à l’écoute de mon sentiment sur mon état et sa demande de « vous voulez voir un psy ? Je peux vous trouver un rendez-vous en urgence » auraient dû me mettre la puce à l’oreille quant à la suite des événements….. J’ai gentiment refusé, en disant que j’étais aussi équilibrée que mon ventre rond le permettait et demandé en quoi consistaient les cours, en insistant sur le fait que ce que je voulais moi c’était apprendre à m’occuper d’un bébé parce qu’en ce qui concerne l’accouchement, bah je ne serai pas toute seule et que d’une manière ou d’une autre il allait sortir le bébé.

……

Silence et nouveau sourire crispé en face.

Alors s’occuper d’un bébé, c’est naturel hein, vous saurez. Et puis à la maternité on vous expliquera, hein. En revanche, se préparer à l’accouchement, ça n’est plus important hein (oui, les « hein » étaient de sortie comme c’est souvent le cas quand on essaie d’imposer son avis mais qu’on n’a pas trop d’argument et qu’on est un peu gêné).

Les cours allaient ressembler à des choses différentes en fonction de mon choix, car oui, il y avait le choix ! Le choix entre préparation à l’accouchement en dans l’eau ou cours de yoga.

…….

Silence et grande respiration de ma part.

Calmement, j’explique qu’en dépit de mes presque 10 kilos de grossesse je ne suis pas une baleine et ne vais donc pas, à priori, accoucher dans l’eau. J’opte par conséquent pour le Yoga. Voilà voilà.

Pour une raison qui dépasse mon entendement et mon mètre cinquante, les cours allaient commencer dans mon 8ème mois et demi de grossesse. Gé-ni-al.



LES PREMIERS COURS : PRENEZ UNE FEUILLE 4A GRANDS CARREAUX


Je m’aperçois que je suis la plus vieille. 35 ans pour moi, 25 pour les autres. Serait-ce la sagesse de mon grand âge qui m’apportait un recul certain face à cette grossesse ? Mes amies les bébé-mumies étaient à 125% motivées, connaissaient tout sur tout, voulaient tout savoir (alors qu’elles savaient déjà tout) et surtout…. Etaient à 6 mois de grossesse. Ca change pas mal de choses ça….

Avant d’attaquer le vif de la position du guerrier, les premiers cours sont consacrés à la grossesse en elle-même et l’accouchement. Bon alors la grossesse bah vu mon état je vois bien et pour ma part, je n’ai pas trop envie de rentrer dans les détails. Mon Dieu, que n’avais-je pas dit…..

Les regards effrayés de mes congénères puis les gentils « ton avis est mauvais, tu es enceinte, tu DOIS t’intéresser à ton bouchon muqueux et regarder des plans de coupe sanguinolents sur une feuille A4 » ont fait que j’ai dû regarder en silence puis en tournant de l’œil (j’ai terminé couchée) les dessins dignes de mes cours de biologie 4ème de mon utérus et autres joyeusetés de mon Intérieur.

Honnêtement, qu’est-ce que j’en ai à carrer de tout ça ? J’étais enceinte, j’allais accoucher, on n’a jamais entendu parler d’un bébé qui est resté ad vitam aeternam dans l’utérus de sa mère. D’une manière ou d’une autre il allait sortir, soit par voie naturelle, soit par césarienne (deuxième option pour mon cas), je n’avais ni besoin ni envie d’en savoir plus. A la limite on me donne une fiche avec les points principaux et basta.

Quant aux explications sur la respiration comment dire….. déjà là, sans le stress de la douleur, je ne comprenais RIEN à ce qu’on m’expliquait… On étire le pied droit, on tend la main gauche, on respire 1 fois long, 3 fois court, 1 fois long pour la technique Bidule mais si on préfère la technique Machin on respire profondément et on lève le bras puis on tourne les pieds dans le sens inverse des aiguilles d’une montre puis dans l'autre sens ET SURTOUT PAS L'INVERSE malheureuse ! Non mais sérieusement, comment voulez-vous que je me souvienne de ça le moment venu ???

Lorsque j’ai expliqué que j’allais accoucher dans une clinique, entourée de professionnels, que tout ceci suffisait à me rassurer et que je ne me sentais pas d’allaiter, j’ai cru qu’on allait m’éviscérer, prendre mon bébé et le déposer dans une biocop.



PHASE 2 : LE DOS BIEN DROIT





Après ces superbes cours de biologie, ont commencé les exercices de Yoga. J’étais à 9 mois. 9 putain de mois de grossesse et j’ai dû me mettre debout sur un pied, m’étirer sur une putain de Swiss Ball rose, garder le dos bien droit en essayant de ramener mon pied entouré d’une corde, le tout en tentant de me rappeler de ces saloperies de plans de respiration. Je crois qu'in Utero même mon fils aurait aimé se poser tranquille comme Môman tellement il en avait ras la casquette de tout ce boxon.


Mes comparses qui en étaient à 7 mois et qui étaient tout à fait en phase avec leurs hormones et leur pomme coupe-faim s’y adonnaient avec joie, se remémorant l’épisode de Baby Boom de la veille qu’elles avaient regardé en terminant la gigoteuse de leur future progéniture, de mon côté mon éternelle envie de pisser et moi-même aurions préféré nous enfiler des Choco fourrés dans le canap’ devant un replay de Faîtes entrer l’accusé ou Enquêtes Criminelles.




Ma position préférée était celle de fin de séance qui consistait à se coucher et fermer les yeux (j’apprendrais plus tard qu’il s’agit de la position dîte du « cadavre », mais ça oh lala on ne le dit pas c’est bien trop moche).


J’aurais aimé terminé mes séances sur cette position de calme et de sérénité. C’était sans compter sur (le fait que se relever derrière c’était l’enfer) la demande qui m’était faîte lors de ce moment de « concentration », car non il ne fallait pas s’endormir, il faillait se « concentrer » et…. « visualiser son Utérus ».

Visualiser son Utérus.

VISUALISER SON UTERUS BORDEL.

Alors que les bébé-mumies montraient un sourire béat sous leurs yeux fermés, je ne voyais qu’une poche déformée sanguinolente. C’est peut être mon petit côté psychorigide, mais on ne m’a pas demandé de visualiser mon bébé, on m’a demandé de visualiser mon UTERUS. Yeurk.



COURS DE PREPARATION

Comme je l’ai déjà dit (oui je radote, je ne suis plus si jeune), chaque mère est différente. J'aurais aimé me laisser porter, vouloir tout savoir, me sentir en phase comme les bébé-mummies mais je ne suis pas comme ça. Profondément, complètement, pas comme ça. En ce qui me concerne, j’ai besoin de savoir que je sais faire, que tout est prêt pour pouvoir profiter du moment. Recevoir ma poubelle à couches m’a bien plus aidé que de faire des acrobaties sur un pied !

Dire qu’on apprend les bases à la maternité est de la foutaise. De la bien belle foutaise. J’ai eu une césarienne, option bactérie, j’ai eu la descente d’hormone comme tout le monde, ce n’est en aucun cas le moment d’apprendre. Si j’avais appris avant, je me serai sentie mille fois mieux.

Pour moi, on devrait proposer le choix suivant : préparations à l’accouchement seul pour celles qui le souhaitent, option préparation au bébé pour celles (et ceux) qui en ont besoin.

J’aurais eu besoin d’apprendre, de faire manuellement les choses suivantes, sans jugement :

- Tenir un bébé

- Coucher un bébé

- Mettre un bébé dans un siège auto

- Changer une couche

- Donner un biberon

- Donner un bain

- Mettre un body

- Apprendre les quantités de lait à donner


Ça vous parait basique ? Moi aussi ! Je n’avais pas la science infuse, j’ai eu la chance de compter énormément sur Mon Monsieur qui avait l’expérience. Je n’ose imaginer le désespoir de celles qui ne peuvent compter que sur elles et qui subissent cette pression de la société, de cette société qui considère qu’on doit tout savoir naturellement, qu’on est faite pour ça et que poser les questions de base n’est juste pas possible.

Ces choses-là on les propose dans les « ateliers papa» de certaines maternités, on ne les propose pas aux mamans. A priori je suis une maman, j’en aurais eu plus que besoin.

Quant à la possibilité de faire venir le papa aux séances de préparation, ahahahahahaha... Si un papa qui peut s'arranger avec son employeur ou qui ne travaille pas peut en effet venir soutenir sa moitié, qu'on m'explique comment un papa qui travaille dans un bureau peut venir un mercredi à 11h ou un jeudi à 16h30. Le papa, il m'a plus soutenue en me préparant mes dizaines de kilos de melons pendant ma grossesse qu'en venant me tenir le dos sur une swissball ou en visualisant mon Utérus.


Vous connaissez maintenant ma vision de ces satanés cours, je reviendrais plus tard sur les autres merveilleux moments qui ont jonché ma grossesse mais dans l’attente je souhaite bien du courage à celles qui passent par là et vous dit à bientôt,



La Bourdelle qui se demande quelle aurait été la vie sa Sa Mignonitude

chez les gens là-dessous


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