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  • Photo du rédacteurLa Bourdelle

Vive le vent

Mon Premier Noël chez Belle-Maman. Joie.

Il y a quelques semaines, nous recevions un appel de ma belle-mère nous invitant à festoyer chez elle pour fêter Noël.


En tant que belle-fille qui ne voit quasiment jamais belle-maman, belle-fille qui est quand même sympa et qui a une véritable adoration pour les guirlandes et le sapin, j’ai accepté avec un plaisir certain à l’idée de m’enfiler du foie gras et un pincement au cœur à l’idée de ne pas passer Noël avec ma famille.


Nous voilà donc, Mon Monsieur, Sa Mignonitude de 16 mois, ma barrette guirlande accrochée à mes cheveux depuis 3 semaines et moi-même, le 24 décembre au matin.

Commençons par le commencement, je m’en vais lever Sa Mignonitude, le vêts de son habit de lumière (salopette en jean et chemise blanche) et le regarde. Bizarrement. D’abord, je n’aime pas trop sa salopette et puis j’ai l’impression que sa chemise le grossit. Le grossit de la tête. D’un côté de la tête. Comment dire…. En un mot comme en cent il y a comme une couille avec Sa Mignonitude. Le temps de mettre mon cerveau en état de marche et bam l’illumination : non la chemise ne grossit pas mon fils, c’est mon fils qui est enflé, mon fils nous fait…. Les oreillons de Noël youpi !!!!! Il a beau être vacciné (à moitié vacciné, le rappel est dans 2 mois), il nous fait les oreillons. Version allégée grâce audit vaccin.


Notre chérubin gardant le moral, nous décidons tout de même de prendre la route. Rien ne nous arrête. J’ai emballé tous les cadeaux avec amour, choisit le bolduc avec précision, enfilé une jolie robe et zou, c’est parti ! Oui, c’est parti, parti vers le début de la fin……



ETAPE 1 : DECORUM

Au bout de deux heures, nous arrivons dans la ville de Belle-Maman. 1er état des lieux : sur les centaines de maisons, j’ai dû voir 2 guirlandes lumineuses et 1 père Noël. La ville elle-même n’a pas de décor particulier. Il y a beau avoir des personnes d’un certain âge dans le coin, ça ne sent pour autant pas le sapin. Du tout.

Nous arrivons dans la maison, 2ème état des lieux : pas de sapin, pas une guirlande, pas de bougie, rien, nada. Tout juste une nappe verte pour faire style « hohoho ». Je m’auto-félicite intérieurement d’avoir gardé ma barrette, serre fort mon fils en lui chantant Vive le Vent et me prépare à ne pas m’énerver devant Belle-Maman en lui disant que c’est Noël BORDEL, qu’elle a un petit à la maison et qu’elle aurait pu faire un minimum BORDEL DE CHIOTTE. Mon Monsieur ressentant mon ressentiment, il m’explique discrètement qu’elle revient d’un voyage en Afrique et qu’elle n’a pas eu le temps de préparer, qu’en plus depuis que son mari est mort et ses enfants sont loin elle n’a plus trop l’esprit à ça.

Je reste calme, un « mmmm oui oui tout va bien » s’exporte de ma bouche bien que mon envie profonde soit de dire que de1- pourquoi elle nous invite alors ? On aurait très bien pu l’amener chez mes parents, de 2- si elle sait organiser un voyage en Afrique elle peut organiser un réveillon et demander de l’aide si besoin parce que ça fait quand même 5 SEMAINES qu’elle nous a invité MERDE ALORS et que de 3- ça fait 30 ans qu’il est mort son mari, oui c’est très triste mais Sa Mignonitude n’y est pour rien et mérite un minimum de clinquant-clignotant-lumineux pour son 2ème Noël.

Ma belle-fille, en partie à l’origine de l’invitation et qui devait venir ne viendra finalement pas, embarquée par des copains à la neige à la dernière minute. Comme je la (jalouse) comprends.

Nous sommes donc 5 : Belle-Maman, Mon Monsieur enrhumé, Sa Mignonitude déformé par les oreillons, le très sympathique parrain de sa Mignonitude ( neveu de Mon Monsieur, un étudiant Mexicain de 18 ans aussi gentil qu’il est intelligent, j’ai limite envie de l’appeler Sa Mignonitouda Senor tellement il est adorable) et moi-même.

Il est 12h30, nous nous apprêtons à déjeuner. Belle-Maman se décide à mettre de la musique, j’ai l’espoir d’un Tino Rossi, j’entends des chants Russes à se pendre ramenés de son avant-dernier voyage (elle peut donc préparer dans la même année un voyage en Russie et un en Afrique mais mettre une guirlande c’est trop difficile…. ) suivis de chants traditionnels Mexicains. Caramba. On s’acharne sur mon Esprit de Noël comme sur une Pinata.



ETAPE 2 : LE FESTIN

Nous nous sommes donc attablés le 24 à midi. Je ne sais pas pour vous, mais chez moi le repas de Noël c’est le 24 au SOIR ou le 25 à midi. Je me dis donc qu’elle a tout mis dans le repas. Nous mangeons d’excellentes courgettes et un délicieux chapon farci accompagné d’une très bonne purée. Je me sens tout de suite mieux, Noël approche, youpi, vivement ce soir !!!!

18h30 : apéro, le même qu’à midi. Je ne bois pas d’alcool, ce sera donc oh joie du jus de fruit pour moi (le midi je n’ai eu droit qu’à de l’eau)

19h00 : question de belle-maman : vous voulez manger quoi ? Il y a des escargots dans le congel.

Un ange passe (Gabriel ?).

Je crois rêver, je souris, m’agrippe au canapé pour ne pas défaillir. Nous sommes le 24 au soir, nous sommes invités, nous avons demandé si nous devions apporter quelque chose ce à quoi on nous a répondu non et là : « qu’est-ce que vous voulez manger ?». AAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!

Le menu se résumera donc à : le reste de courgettes, des poivrons, les escargots. Voilà.

Il y a une bûche qui décongèle depuis l’après-midi dans mon champ de vision, une bûche rouge de chez Thiriet avec comme vestige de Noël deux champignons pour décorer. Je me bats, j’argumente pour qu’on la mange ce soir parce que c’est NOEL MERDE ! J’obtiens gain de cause, manger cette bûche nous amène à l’heure incroyable de…..21h15. Youhou.

S’en suit la TISANE, la tisane « douce nuit » de 21h15 et tout le monde au lit à 21h30. Mon Dieu. Mon âge avancé m’en a fait vivre des Noëls, mais des comme ça, jamais. 21h30 sous la couette un 24 décembre. Avant de nous diriger vers notre chambre, nous avons mis les cadeaux sous le sapin. Bon, me direz-vous belle-maman avait prévu des cadeaux, chouette, c’est très positif. Ce à quoi je vous réponds : il n’y avait pas de cadeau pour Mon Monsieur (elle ne fait pas de cadeau à ses enfants, les autres c’est vraiment parce qu’il faut… Elle aurait quand même pu aller jusqu’au kiosque du coin pour lui acheter une revue ! Et ben non ! J’en suis complètement retournée….. ) et évidemment il n’y avait pas de bolduc sur les emballages, l’un d’eux étant un sac agrafé….. Mon Monsieur m’explique « tu sais chérie elle est vieille maman » du genre « elle a mal aux mains », je ressorts le consensuel « oui oui pas de problème » tout en pensant « mais elle fait du tricot bordel !!! DU TRICOT ! Quand on fait une maille à l’endroit une maille à m’envers on peut bien frisotter un bolduc non ???? BORDEL DE CHIOTTE DE CHIERIE C’EST NOEL ». Je reste cependant calme, regarde la tisane d’un sale œil et m’en vais faire pêter un candy crush parce que là au moins y a des guirlandes.



ETAPE 3 : AMOUR ET COMPLIMENTS

Haaaa Noël, ses bons sentiments, ses compliments, ses guirlandes et ma Belle-Mère.

Ce week end n’aurait pas été aussi festif sans la Trilogie, moins intéressante que La Triloie du Samedi (les vieux télévores me comprendront) (Gloire au Caméléon et Miss Parker), moins appétissante qu’une bûche 3 chocolats, voici la trilogie de compliments de Belle-Maman.

1ère couche : les photos

J’ai fabriqué avec mon téléphone, mon ordinateur et ma souris un livre de photo récapitulant la première année de Sa Mignonitude, pensant que ce livre lui ferait plaisir quand il sera plus grand. Comme Belle-Maman n’a vu en tout et pour tout le petit monsieur 3 fois dans sa vie, j’ai cru bon apporter mon Œuvre pour lui montrer comme il avait grandi et quel était son environnement. Quelle bien belle erreur, je me suis fourrée le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate.

Après avoir regardé en tout et pour tout le nombre extraordinaire de DEUX pages à grand renforts de « pff » (notez qu’elle a du souffle pour son âge), Belle-Maman a refermé puis balancé le livre m’expliquant que la vie ce ne sont pas les photos, que ça ne sert à rien et que Sa Mignonitude n’en aurait de toute façon rien à carrer. Voilà voilà. Joy to the World lalalalalaaaaaaa.

2ème couche : tu vas le lâcher ton fils

Belle-Maman, elle a élevé 4 enfants et en a gardé tout plein. Mon Monsieur n’ayant de cesse de faire l’éloge de sa mère, j’ai naïvement cru qu’elle comprenait les tenants et aboutissants d’un mioche. Je me suis mis mon deuxième bras dans mon deuxième œil jusqu’à mon deuxième omoplate.

La maison de Belle-Maman, ce sont : des vases fragiles à portée de main, des verres faciles à attraper, des grosses lampes faciles à faire tomber, une télé sur une table basse dont on peut faire le tour, des fils, une prise qui ressort du mur avec des fils, un four à portée de main avec option vitre qui chauffe et un escalier. Pour bien finir, le 25 au matin, voulant faire des efforts Belle-Maman a tenté de décorer une plante en y mettant…. 3 bougies allumées à portée de bébé.

Forcément, j’ai passé 2 jours à surveiller de près Sa Mignonitude et sa propension à (tout casser) exprimer sa curiosité. Je ne l’ai pas quitté des yeux, ai suivi ses moindres faits et gestes pour éviter les drames.

Me voyant faire, Belle-Maman a commencé par « il ne va pas se perdre ton fils, pas besoin de le suivre » puis y est allé crescendo pour finir par « MAIS TU VAS LE LACHER TON FILS »

…….

J’aurais aimé le lâcher mon fils, j’aurais aimé dire : « TU VEUX QU’IL EXPLOSE TA MAISON, QU’IL MONTE ET SE PETE LA TRONCHE DES ESCALIERS ET QU’IL FINISSE PAR S’ELECTROCUTER AVEC UN DES FILS QUI DEPASSE ??????? JE VAIS TE LES FAIRE BOUFFER TES VASES EN FAYENCE AVEC MON ESPRIT DE NOEL EN SAUCE POUR FAIRE PASSER LES BOUTS, MERDEUUUUUUUUU !»

Je ne l’ai pas fait.

J’ai simplement répondu, pour la paix des ménages « c’est mon premier, il me rend un peu cinglée », puis « il sait monter les escaliers donc il faut faire attention ». Elle ne m’a pas cru pour les escaliers. J’ai eu beau lui dire, lui montrer, elle ne me croit toujours pas.

Et bonne année grand-mère….

3ème couche : il y a des alcooliques dans ta famille ?

Quatre fois que je vois Belle-Maman, 4 fois que je dois me justifier de ne pas boire d’alcool. Mais qu’est-ce que ça peut lui foutre que je ne boive pas d’alcool bordel ???????

« Il y a des alcooliques dans ta famille ? », 4 fois qu’elle me pose la question. Comme si ne pas boire d’alcool était un acte impardonnable, une malformation, une abomination. Comme s’il fallait avoir un gêne alcoolique pour ne pas boire.

J’avais envie de répondre « ben oui, on est plus festifs chez nous que chez vous » mais, toujours pour la paix des ménages, l’esprit de Noël et tout ce qui s’en suit, je suis restée polie et calme.

Extérieurement.

Intérieurement je scandais, tel un mantra, Vive le Vent, espérant me concentrer sur autre chose que l’image du Père Noël faisant chier ses rênes dans le jardin de Belle-Maman.


Les heures ont passé et nous avons pris le chemin du retour. Je n'ai jamais tant aimé l'autoroute....



Ceci étant dit, j’espère que vous avez passé de belles fêtes et vous dit vivement l’année prochaine !!!



La Bourdelle clignotante


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